100 ans de la Clinique Ferrière de Bons Secours

Pouvez-vous nous raconter brièvement I ‘histoire de Clinique Ferrière depuis sa création il y a 100 ans ?

La Clinique Ferrière de Bon Secours dont le nom d’origine est Clinique Ferrière est la plus ancienne clinique de Maurice. Fondée en 1923 par le Dr. Joseph Anthony Ferrière avec d’autres médecins de l’époque, elle occupait certains bâtiments des anciennes casernes de Curepipe. En 1962 elle fut confiée à la Congrégation des Sœurs de Charité de Notre Dame du Bon et Perpétuel Secours (BPS) qui, depuis sa création était très active dans le domaine de la santé à Maurice. En 1964 elle vint s’établir dans de nouveaux locaux en plein centre de Curepipe près du collège Royal à l’adresse actuelle.  Aujourd'hui, la Clinique Ferrière de Bon Secours est l'un des centres médicaux les plus respectés de l'île Maurice. 100 ans après nous restons ancrés la tradition de placer L’Engagement Humain au cœur de nos soins.

2.Comment la clinique a-t-elle évolué au fil des années pour s'adapter aux besoins changeants de la santé ? La médecine est une discipline qui a considérablement évolué au cours du dernier siècle, et la clinique est toujours restée en première ligne grâce à sa capacité à pouvoir s'adapter. En 2006-2007, la clinique a connu une modernisation significative pour offrir des soins encore plus à la pointe dont la chirurgie laparoscopique, l’endoscopie digitale entre autres. En 2019, la clinique a initié la mise en œuvre des soins palliatifs, et tant que pionnière à Maurice. Les opérations de notre unité de soins palliatifs ont débuté à la fin de 2021. Cette unité est dédiée à soulager la douleur et la souffrance des patients atteints de maladies graves et incurables.

 La Clinique Ferrière de Bon Secours continue de s'adapter à son époque tout en préservant son riche passé de tradition.

3.QueIs ont été les principaux défis que Clinique Ferrière a dû surmonter au cours de son siècle d’existence ?

Je crois que le principal défi est de trouver un équilibre entre la nécessité de faire payer pour des soins de qualité et la mission des sœurs de charité BPS. Heureusement de nos jours de plus en plus de patients sont couverts par une assurance médicale mais il reste que beaucoup ne le sont pas. La réalité économique exige de générer suffisamment de recettes pour faire face aux dépenses de fonctionnement et d’investissement. Tout le surplus est réinvesti afin d’améliorer la plateforme technique et le confort des patients. Par exemple, La congrégation a fourni un effort financier colossal pour permettre la réalisation du projet l’unité de soins palliatifs. Tout cela coûte. Rien n’est gratuit de nos jours. Toutefois La Fondation Mère Marie Augustine a été créée par la Congrégation BPS dans le but soutenir des patients qui ont besoin d’une prise en charge palliative mais manquent de moyens.

En même temps la préservation et la promotion des valeurs d’humanisme est une exigence forte de notre mode opératoire. L’humain doit rester au cœur de notre approche. Nous avons la chance d’avoir eu et d’avoir encore des médecins, nos partenaires de longue date qui partagent cette façon de faire, ces valeurs de compassion et de proximité. Par exemple Dr K. Gajadharsingh un chirurgien de renom, ténor de la profession qui a été pendant de très longues années le chirurgien majeur de la clinique incarnait cette philosophie. Pour lui rendre hommage notre bloc opératoire porte son nom.  Notre personnel infirmier et non infirmier est nourri par ces valeurs au quotidien. Le défi aujourd’hui est sans aucun doute préserver cet héritage.

4.Comment la clinique a-t-elle contribué à la communauté locale et à l'avancement de la médecine au fil des ans?

La Congrégation des Sœurs du Bon et Perpétuel Secours propriétaire de la clinique a toujours été profondément impliquée dans le domaine de la santé à Maurice, apportant leur aide même aux hôpitaux publics.

Cette implication remonte avant même la création de la clinique. En 1854, lors de l'épidémie de choléra, les responsables de l'époque avaient sollicité les sœurs pour leur précieuse assistance, notamment à l'Hospice Ste Marie à Roche Bois. En 1859, les sœurs ont également apporté leur contribution à l'hôpital des marins français, situé à la rue Édith Cavell.

L'engagement de la congrégation envers les soins de santé s'est étendu à un hôpital chinois en 1899, principalement opérationnel lors de la pandémie de peste bubonique. De plus, la congrégation a joué un rôle central dans les soins des lépreux. Pour cela, elles avaient fondé le Moulin à Poudre en 1864 dans le cadre de leur engagement envers ces efforts de santé.

5. Pouvez-vous nous parler des avancées médicales ou des services innovants que la clinque propose aujourd’hui ?

Nous avons accompli d'importants progrès dans le domaine de la santé, tout récemment, en septembre 2021, avec le lancement de la première unité de soins palliatifs de l'île Maurice. Cette unité est dirigée par le Dr. Vicky Naga et une équipe expérimentée. Les soins palliatifs sont un traitement médical spécialisé visant à soulager la douleur aiguë et les autres symptômes associés aux maladies graves, dans le but d'améliorer la qualité de vie du patient. Ils sont conçus pour aider les patients et leur famille à gérer les aspects physiques, émotionnels et spirituels de la maladie.

En même temps nous continuons à soigner les patients en curatif. Notre bloc opératoire est équipé pour la chirurgie laparoscopique peu invasive qui offre de nombreux avantages aux patients, notamment des temps de récupération plus courts, moins de douleurs postopératoires.

De plus, nous avons mis en place un laboratoire de pointe pour des diagnostics précis et sommes en train de mettre en place une unité de soins intensifs.

Fournir l'excellence en matière de soins de santé nécessite un investissement continu dans la technologie et les installations.

6.Quels sont les projets futurs ou les objectifs de la clinique à mesure qu'elle entre dans sa deuxième centaine d'années d’existence ?

Notre objectif est de maintenir le cap et de garder l’humain au centre de notre approche. Nous avons une bonne fondation pour continuer à améliorer la qualité de nos services et de nos infrastructures. Nous avons rénové les anciennes chambres pour offrir plus de confort et d’intimité à nos patients. Nous avons aussi amélioré notre plate-forme technique, avec notre unité de soins continus, notre bloc opératoire et notre laboratoire. Nous accordons une grande importance à la formation continue de notre personnel, notamment au niveau du nursing. Pour cela, nous avons créé le centre de formation ‘Augustin Grange’, en hommage au fils du Docteur Claude Grange, décédé de mort subite à l’âge d’un mois. Le Docteur Grange est un spécialiste français qui nous a aidés à mettre en œuvre et à opérer notre unité de soins palliatifs.

10.Enfin, quel message aimeriez-vous transmettre aux membres du personnel, aux patients actuels et futurs, ainsi qu'à la communauté alors que vous célébrez ce centenaire ?

A notre personnel continuez le bon travail. Restez fidèles à vos valeurs. N’oubliez pas que la santé est au service du bien-être des êtres humains. Ainsi, gardez « L’Engagement Humain au cœur de nos soins » pour aujourd’hui, demain et pour le siècle à venir.

Aux patients nous leur disons merci de nous faire confiance. Nous nous efforçons de traiter leurs maladies mais aussi de prend soin d’eux. Nous continuerons à le faire avec passion.